L’alimentation des astronautes en mission est très surveillée. L’ensemble de ce qui constitue le repas est scrupuleusement choisi par des diététiciens afin d’être le plus équilibré possible. La santé physique ne pouvant à bord défaillir.
Les plats sont également préparés avec des cuisiniers. Le goût, l’appétit, le plaisir d’être à table participent quant à eux au bien-être mental des scientifiques. Ce dernier étant tout aussi important que le bon fonctionnement du corps pour réaliser au mieux les missions. Tout est défini en amont des départs dans l’espace.
Pour autant les goûts y sont altérés par l’apesanteur. En effet, les fluides du corps conduisant à boucher le nez, le principal acteur du goût, ce qui a été goûté sur Terre se retrouve très différent dans les airs. 80% des saveurs passent par le nez contre 20% par la bouche. Aussi, sont alors mis à disposition, épices, piment, sel, poivre (rendus liquides pour ne pas s’envoler dans le cockpit), condiments pour rehausser les goûts des plats souvent perçus comme trop fades. Toutefois, ces repas font l’objet d’une attention très particulière tant on a compris leur importance pour le bien-être général des scientifiques. Ils sont même préparés par des chefs étoilés !
Mais manger dans un 4 étoiles tous les jours suffit-il au bonheur? Il s’avère que la nourriture n’est pas qu’une question de saveurs. La nourriture comporte une charge affective très forte: elle est source de réconfort, de joie, de souvenirs. Ces sentiments sont dans certaines occasions détachés de la qualité de la nourriture mangée : en effet, un paquet de chips industrielles peu qualitatives, dévoré entre 2 rigolades sur une aire d’autoroute avec des amis en partance pour les vacances aura souvent plus de saveurs qu’un repas bien que cuisiné, vécu comme ennuyant lors d’un déplacement professionnel. Le souvenir de la joie du moment, inextricablement lié au paquet de chips, sera plus fortement imprégné dans notre imaginaire que celle du bon plat cuisiné du repas professionnel.
Les scientifiques ayant compris la charge affective de la nourriture l’ont désormais intégrée dans la constitution des repas des astronautes. En cela, 20% des denrées alimentaires ne sont pas choisies par les diététiciens eux-mêmes mais par les astronautes en personne. Ils peuvent, respectant certaines consignes (ne pas apporter d’aliments qui produisent des miettes, qui sont alcoolisés…) apporter ce qui leur fait plaisir. Aussi chacun d’entre eux constitue une boîte personnalisée.
Certains apportent des mets préparés par leur époux, un souvenir d’un moment familial. Certains choisissent leurs barres chocolatées favorites ou encore leur parfum de chewing-gum préféré souvent en lien avec une personne ou un moment.
Cette avancée sur la compréhension du bien-être que procure le moment du repas est fondamentale. Par les aliments choisis, les astronautes restent en lien avec la Terre. Il est très intéressant de constater que ces sur-Hommes, n’en restent pas moins des hommes et des femmes. Ce qui occupent leur être doit continuer d’être nourri par le souvenir d’un moment précieux par le biais de la nourriture et ne peut être totalement maîtrisé par un autre biais.
C’est de ce très beau constat que je vous invite aujourd’hui également à réfléchir. Qu’est-ce-qui vous procure, dans le secteur de l’alimentation, intiment du bonheur? Quel met, quelle texture, quelle saveu r ? Quels seraient vos 20% à vous? Votre comfort-food quelle est-elle?
Par le biais du questionnaire, renseignons notre comfort-food indispensable à notre bien-être. La cartographie obtenue témoignera des tendances culinaires qui nous procurent du bonheur. Sont-elles communes à nous tous ou nos doudous alimentaires sont-ils si différents d’une personne à l’autre?
À vos votes pour s’en rendre compte en direct !